Fréderic Dumond / radiofiction / 03:00 / 2004




Vit et travaille à Paris, écrivain, plasticien, performer, vidéaste.
L’écriture structure l’ensemble de ses pièces, dans une responsabilité de soi au monde. Le travail de Frédéric Dumond est justement d'intervenir dans certains des champs de la représentation, pour en dissoudre l'unité. Il reconstruit, à partir de fragments prélevés, des ensembles, agglomérats plutôt qu'organismes, toujours traversés de discontinuités, d'énoncés qui par leur succession préservent la précarité du sens qu'ils portent. Utilisant les fragments prélevés comme des médiateurs, il propose des ensembles signifiants, constitués de segments, de sauts, où chaque fragment est un point d'émergence d'une piste de sens, qui interdit toute appropriation, toute récupération. Il travaille les distances entre les différents objets, en mettant en relation des fragments auparavant asservis à des formes. Uneréappropriation/détournement qui multiplie les parcours transversaux, et instaure une suite de processus. Dans ses performances, videos, pièces sonores, installations, il propose des configurations variables, ou en variation, des séquences d'instabilité en lieu et place d'une totalité unifiée, fictionnelle. En prise avec des perceptions simultanées d'innombrables évènements en interaction les uns avec les autres, il articule l'ensemble de ses pièces autour d'une écriture fragmentaire, qui incite chacun des récepteurs à multiplier les parcours transversaux, où la logique d'engendrement du sens procède par bonds, sauts, va-et-vients, où le sens de chaque fragment dépend à la fois de son unité et de l'examen des fragments alentours. Il règle ainsi des pièces composites, qui se maintiennent en permanence dans un état critique, et trouvent leur stabilité dans la tension entre chacun des éléments qui les constituent. Il y a une unité souterraine, jamais exprimée, qui préside à la présence ensemble de chacun des fragments. Pas de fin, pas de commencement, chaque fragment les contient. Pour autant, le sens ne découle pas d'une dialectique tout/partie, mais des potentiels d'auto-organisation induits par les logiques structurelles de ses ensembles.